mardi 28 octobre 2014

De AD&D à Jack l'Éventreur – Où comment je dois remercier Gary Gygax

"Le voyage commence"

C'est aux alentours de 1983 que je découvre les Jeux de Rôles à travers le sublime AD&D du défunt Gygax. Le JdR, c'est du théâtre, de la mise en situation. Un dialogue, un échange permanent entre les joueurs et le maître du jeu. Pour un adolescent introverti comme je l'étais à l'époque, c'était une vraie gageure, d'autant que, très vite, le rôle de Dungeon Master m'est devenu évident. Il me fallait passer au-delà de ma timidité afin de raconter des histoires, et non plus les subir.

Alors, comme tout débutant, la tentation a été facile de se réfugier derrière des archétypes éculés et de résumer la narration à des jets de dés derrière un paravent. Et j'avoue – sans honte – que je me suis laissé aller à cette évidence.

Combien de Nains grognons, de Hobbits rieurs, d'Elfes efféminés et délicats mes joueurs ont pu rencontrer ! Des wagons ! Et ça m'allait bien, pendant un temps.
Jusqu'au moment où j'ai eu envie d'écrire mes propres histoires. Prendre un papier et un crayon, se mettre devant une feuille blanche pour écrire le destin de ses joueurs, ça change tout. D'autant que m'est revenue, à ce moment, la phrase du Maître qui disait :

lundi 27 octobre 2014

Barry Barrison – Du hasard à la passion

Si vous suivez un tant soit peu mon actualité (je sais, c'est vaniteux et de penser que certains puissent s'intéresser à ce qui sort de mon cerveau, mais bon c'est une autre histoire), le nom de Barry Barrison ne doit pas vous être totalement inconnu. D'un personnage complètement anecdotique, pioché au hasard parmi une foule d'autres, je me suis retrouvé avec un compagnon d'écriture qui m'a suivi pendant huit mois de ma vie. Comment ? Je vais vous expliquer.


Tout a commencé en 2012. J'ai eu la chance, pour la seconde fois, d'avoir été approché par Romain d'Huissier et Julien Heylbroeck, les deux anthologistes qui codirigent Dimension Super Héros chez Rivière Blanche. À cette occasion, ils ont eu la gentillesse de me renouveler leur confiance pour le second opus à sortir. Flatté, je me suis donc de nouveau plongé dans le vaste univers de personnages disponibles dans le catalogue d'HEXAGON. Mais je me suis retrouvé confronté assez vite à un problème de taille : autant je suis client des super héros en tant que lecteur (BD) ou spectateur, autant je ne me sentais pas de m'embarquer dans l'écriture d'une histoire qui mette en place des personnages bardés de super pouvoirs, qui déclenchent des conflits à l'échelle cosmique d'un claquement de doigts. La première année (en 2011 donc) mon choix s'était porté sur l'agent sans nom, qui est un mélange de Bond, Bourne, et autre Lupin. J'avais évité l'écueil une première fois, je n'étais pas convaincu d'y parvenir une seconde.
Et puis, à force de passer en revue cette impressionnante galerie de personnages, j'ai fini par tomber sur ce Barry Barrison. La page web qui lui est consacrée est assez vide, comparée à certaines autres, et, pour seules infos, quelques images scannées, tirées des comics, et cette tagline assez sibylline et qui pourtant m'a accroché l'œil :

lundi 20 octobre 2014

De l'art – Ô combien difficile – de la traduction...

S'il y a bien un sujet délicat à aborder sur les sites/forums communautaires, c'est bien celui de la traduction de nos jeux préférés. Pourquoi donc ? Parce qu'il y a toujours deux camps. Ceux qui ne jurent que par la VO, et ceux qui préfèrent le français. Et, bien souvent, ces deux camps ont du mal à cohabiter l'un avec l'autre sans que cela parte en pugilat.
À quoi sont dues ces tensions récurrentes autour des traductions ? Pas facile à analyser de manière sereine.
Upstalk ? Haricot ? Coco ?
L'anglais et le français sont deux langues bien différentes, c'est un fait. Ce qui est évident en anglais ne l'est pas forcément en français – et inversement.  Prenons par exemple un des derniers datapacks de Netrunner, sorti en France il y a quelques semaines. Upstalk est devenu Sur le Haricot. Hérésie, « foutage de gueule », ou simple logique ?
Upstalk est une expression anglaise pour laquelle il n'existe pas de traduction littérale immédiate. Alors, dans ce cas, comment fait-on ? Décomposer le mot pour essayer de trouver un sens (ici up et stalk) et de trouver un mot/expression qui colle, sortir du terme original et inventer une traduction ou chercher dans le background du jeu pour essayer de coller au thème ?